Marseille : CADA autogéré

Le « CADA autogéré », nom de baptême d'un squat pour demandeurs d'asile, vient d'être inauguré à Marseille avec la reconnaissance officielle de l'Etat, de la ville et des institutions concernées. Comment devons-nous le lire ? Comme une grande victoire, car les pouvoirs publics reconnaissent l'intérêt et la légitimité de la « stratégie du squat autogéré » ? Faut-il le lire comme une compromission qui fait le jeu du gouvernement, car au lieu d'ouvrir de nouveaux CADAs, il fait des économies en donnant une obole, la bonne conscience en plus ?

Les deux arguments sont vrais et il ne s'agit pas de les opposer. Le plus intéressant est peut-être le côté « autogéré » ; cela pourrait donner des idées aux autres CADA. Les prochaines seront de multiplier ce « modèle », mais cela sous-entend que les pouvoirs publics acceptent d'ouvrir des locaux adéquats et de façon plus pérenne. Pour autant, nous continuerons à exiger que l'Etat respecte la loi et permette la création des places nécessaires, en mode classique ou « autogéré ».

Inauguration du Cada autogéré de la rue Saint Bazile (Marseille 13001), jeudi dernier, en présence des représentant/es de la Préfecture, de la ville, des institutions et des associations concernées, ainsi que des habitants du CADA. Tout le monde reconnaît le sérieux dans l’organisation du squat et souhaite que cette expérience qui prendra fin dans ces lieux fin mars 2023, puisse se reproduire ailleurs. Il est un peu facile pour l’Etat de reconnaître ses manques tout en laissant les personnes concernées s’organiser. C’est, tout de même, très positif, mais il faudra donner des moyens.( France 3 ).