Le village de Riace, une preuve vivante qu’une autre politique migratoire est possible, appelle à l’aide

Le village de Riace, une preuve vivante qu’une autre politique migratoire est possible, appelle à l’aide

19-08-2018

Riace est un cas unique et emblématique en Europe : Cette petite ville devenue un village, était en train de disparaître lorsque la municipalité a décidé, en 1998, d’accueillir les réfugiés et migrants qui passaient sur cette terre ingrate. Résultat : De 700 habitants, il est repassé à plus de 3000 dont 700 réfugiés accueillis en permanence. Il est la preuve vivante qu’une autre politique migratoire est possible et que l’hospitalité est non seulement réalisable, mais surtout très positive pour tout le monde. C’est sans doute la raison pour laquelle le nouveau gouvernement, particulièrement xénophobe, entend la détruire. Au-delà de la protestation nécessaire et urgente, la meilleure réponse serait de multiplier par 100, 1000 de tels exemples ; cela ne peut venir que de la population, avec la collaboration de certain-e-s élu-e-s. Nous y travaillons. Ci-dessous, l’appel de la délégation de Longo Mai, puis la lettre du maire de Riace.

Riace, petite commune dans le sud de l'Italie, où l'accueil des migrants se passe spontanément dans le village et non pas dans des centres fermés, est un modèle connu dans toute l'Europe.
Riace dérange. Le gouvernement italien lui a coupé les fonds qui permettent à ce modèle de continuer à lancer un message positif d'intégration dans un contexte européen de déshumanisation et de repli identitaire. Le maire, les habitants du village et les migrant-e-s ont commencé une grève de la faim pour protester contre ces décisions. Ci-dessous le communiqué du maire, à suivre d'autres articles plus détaillés. Merci de le faire circuler sur tous vos réseaux pour faire connaître ce qui se passe. D'ailleurs un article paraîtra  jeudi dans « Le Monde ».
Marco, Barbara, Valentina, Rajko, Hannes, la petite délégation de Longo mai sur place.
Communiqué du maire de Riace :
« Je proteste. Contre les injustices que notre communauté d'accueil est en train de subir depuis deux ans. Riace a été exclu du remboursement du solde juillet – décembre 2017 (env. 650\'000 EUR) et notre village ne compte plus parmi les bénéficiaires du financement du premier semestre 2018, et cela malgré le fait que toutes les activités aient eu lieu normalement.

Aucune communication nous prévenant de l'arrêt du financement ne nous est jamais parvenue. Nous avons donc accumulé  une dette énorme avec les opérateurs, les fournisseurs et les réfugiés. (...)

Depuis septembre 2016 le préfet de Reggio Calabria a refusé et refuse encore avec des prétextes absurdes de nous rembourser la dette accumulée. Nous sommes en train d'atteindre le point de non-retour.

Si on ne nous versera pas les sommes promises et assignées, l'expérience de Riace prendra fin. 165 migrants, dont 50 enfants, seront mis à la rue. 80 opérateurs plus les commerces du village qui ont fourni les biens de première nécessité ne seront pas remboursés*. L'économie de toute la communauté et ce modèle d'accueil et d'intégration unique au monde croulera sous un tas de gravats. »
* Les migrant-e-s payent leur courses avec une monnaie parallèle créée par la mairie qui est ensuite remboursée par l'argent du programme d'accueil du gouvernement