Filmographies

J’ai marché jusqu’à vous

J’ai marché jusqu’à vous

Rachid Oujdi - 2016 - 52mn

Ils ont moins de 18 ans, on les appelle les « Mineurs Isolés Etrangers » ou « non accompagnés ».

Venus seuls, principalement d'Afrique et du Moyen Orient, ces voyageurs sans visas débarquent à Marseille, au terme d'un long périple. En attendant leur majorité, ils sont censés se trouver sous la protection de l'Aide Sociale à l'Enfance. Mais avant cette « mise à l'abri » rarement immédiate, ces jeunes subissent la rue, les réseaux malveillants et la suspicion des institutions.

Un parcours éprouvant filmé avec distance et pudeur par les caméras de Rachid Oujdi qui révèle un double paradoxe. Car à leur majorité, ces jeunes n'auront, peut-être, pas la possibilité de rester sur le territoire français.

Notre avis :

Un film d’une grande sensibilité qui donne la parole aux jeunes et aux différents acteurs de leur accueil supposé. Entre sombres constats et traits d’espoirs, il met clairement en lumière les graves manquements à la loi et surtout à l’humanité, mais avec écoute et respect de chacun.

Loin de tomber dans un désespoir démobilisateur, il montre l’immense richesse de ces jeunes qui sont déjà « bien de chez nous » et devraient être traités comme tels.

Un paese di Calabria

Un paese di Calabria

ShuAiello et Catherine Catella - 2017 - Documentair - 1h30

Riace est située tout en bas de l’Italie, au bord de la mer. En 1997, alors que la petite ville s’est déjà énormément vidée de sa population, un bateau transportant 200 Kurdes, s’échoue. La population leur vient en aide et le conseil municipal, poussé par son jeune maire, décide de faire de l’accueil des exilés un trait de sa politique pour redonner vie à la ville.

20 ans après, la population a plus que doublé ; et sur les 2000 habitants, environ le quart est demandeur d’asile ou réfugié. La preuve qu’au-delà de l’acte charitable et humain, l’hospitalité peut devenir une véritable politique.

Notre avis :

Ce film est émouvant, car il est très humain ; il est mobilisateur, car il montre que c’est possible et même souhaitable. Il a plus d’impact que quantité de discours.

Sur l’aspect pratique, la dimension économique n’est pas abordée, car ce n’était pas, alors, l’objectif du film. Il faut en tout cas retenir que la ville, en plus de quelques aides de l’Etat, s’est située dans l’économie « sociale et solidaire » avec, notamment l’utilisation de la monnaie locale.

Il suscite facilement débat, et on en ressort regonflé.

Bien de chez nous

Bien de chez nous

Henri de Latour – 2015 - Fictio - 1h20

Il s’agit d’une fiction inventée à partir d’une réalité d’accueil de demandeurs d’asile dans la petite ville cévenole de Lasalle dont le réalisateur est le maire. Une jeune femme parfaitement intégrée dans la commune, devient « sans papier »… la majorité de la population et du conseil municipaldécident de tout faire pour qu’elle a reste, mais tout le monde ne l’entend pas de cette oreille…

Notre avis :

Le parti pris est de s’adresser à tout le monde, en interpellant sur les valeurs fondamentales. C’est un film engagé, mais qui ne vise pas d’abord les militant-e-s. Nous pensons qu’il a raison dans cette approche : on ne peut regretter régulièrement d’être toujours entre nous et continuer à ne s’adresser qu’aux mêmes convaincus.

Il suscite débat parce qu’il pose des questions importantes, mais simples (et non simplistes). La dramaturgie ne l’emporte pas sur les idées. Il faut dire que le film est joué à Lasalle et essentiellement par des gens de la population. Pour autant, c’est très bien joué, et cela présente l’avantage que le jeu d’acteur n’accapare pas toute notre attention. Ce film est touchant et il donne envie de s’engager, tout simplement, chacun-e à sa mesure. Il n’est pas violent, ni manichéen. Le seul « méchant » est l’élu du FN, mais même lui est présenté sous son jour humain. Le film  présente toute la gamme des engagements, des radicaux de RESF, jusqu’aux timides, aux peureux ; même les gendarmes résistent à leur manière.

Il est une très bonne base pour débattre de tout cela. Et si on veut aller plus loin, c’est une autre étape qui a également ses supports adaptés.

La naissance du réseau Sanctuary à Sheffield

La naissance du réseau Sanctuary à Sheffield

Angleterre - 2006 - Reportage - 10mn

Il es en Anglais et sous-titré en Français. Il illustre très bien en quoi le projet d’accueil et d’hospitalité est parfaitement réalisable et profitable à tout le monde.

Vous pouvez télécharger le film ici.