La Marseillaise : Migrants : Marseille défend l’« inconditionnalité de l’accueil » (parru 10-10-22)

La Marseillaise : Migrants : Marseille défend l’« inconditionnalité de l’accueil » (parru 10-10-22)

15-10-2022

La ville de Marseille défend l’« inconditionnalité de l’accueil » : un article de La Marseillaise, avec la participation du Réseau Hospitalité.

L’action de Génération identitaire en 2018 résonne avec les violentes vociférations de l’extrême droite au conseil municipal, quand la Ville de Marseille s’engage à son échelle pour panser les maux d’un système d’accueil.

Tout est question de point de vue. « à Marseille comme en France, nous vivons non pas une crise migratoire comme on le lit souvent mais une crise de l’accueil », observe Audrey Garino, adjointe (PCF) au maire de Marseille en charge des affaires sociales. Violence, pauvreté, faim, réchauffement climatique, persécutions politiques, sexuelles ou religieuses... les raisons de l’exil sont multiples et « le rôle d’un responsable politique ce n’est pas de le nier pour flatter je ne sais quel électorat mais de le traiter dans sa complexité. Aucun mur, ou aucune absence de sauvetage en mer, ne peut endiguer cela. Ce cynisme cruel ne peut pas faire office de réponse politique », assure l’élue communiste.

S’ajoutant en bout de course aux dangers de l’exil, les carences dans l’accueil des personnes exilées sont tout aussi nombreuses. « Les pouvoirs publics ne font pas d’effort global pour assumer la loi car l’hébergement est un droit inconditionnel, non seulement pour les demandeurs d’asile ou les mineurs mais pour toute personne, même en situation irrégulière », déplore Jean-Pierre Cavalié du Réseau Hospitalité. « Nous passons notre temps en justice à faire du rappel à la loi. »

Même si ce n’est pas de son ressort, la Ville de Marseille a choisi de renforcer « l’ensemble de ses politiques de solidarité » en matière d’accès aux droits et besoins fondamentaux ou dans l’offre de mise à l’abri. « Elles n’ont qu’un principe, l’inconditionnalité de l’accueil et de la réponse aux besoins », reprend Audrey Garino qui assure se saisir de « tous les leviers », comme le Contrat territorial d’accueil et d’intégration signé avec l’état, « refusé par la Métropole », ou le Plan pauvreté sur l’accès aux droits.

« Lorsque des coordinations se mettent en œuvre et que les moyens sont débloqués, il est possible d’apporter une réponse efficace aux urgences. Nous devons tirer le bilan des mois passés », estime-t-elle, en référence aux réfugiés ukrainiens. Et de plaider, singulièrement sur Marseille, pour une prise en charge renforcée des mineurs isolés pour laquelle le conseil départemental est régulièrement épinglé par la justice. « Notamment ceux en recours, par une reconnaissance de la présomption de minorité assortie d’une mise à l’abri et d’un accompagnement dédié pour leur permettre une meilleure intégration et leur donner une chance de construire leur vie dans la dignité », conclut l’élue.

Source : https://www.lamarseillaise.fr/societe/migrants-marseille-defend-l-inconditionnalite-de-l-accueil-AJ12280770?fbclid=IwAR1iIb0oy9po3eCYIV-wx1xR8PEUnb0prdtkQhYxHYTncidtYwTqmGlp3qg